Mon cha-mour
Deux semaines... Cela fait deux semaines que mon chat nous a quitté. Ce matin-là, lorsqu'il est arrivé dans ma chambre, j'ai su que c'était le jour J. Nous avons fait un calin pendant une bonne heure. Je me suis levée, je l'ai descendu et installé sur le fauteuil. Nous avons continué les calins. Ma mère est arrivée, je ne pouvais pas conduire, c'est elle qui nous emmènerait chez le vétérinaire. J'ai dû aller réveiller Simon et lui expliquer qu'il fallait faire nos adieux à Ubert. Nous sommes partis vers 10heures. Mon père gardait Simon. Je n'ai pas voulu mettre mon chat dans sa caisse de voyage pour sa dernière fois. Il était emmitouflé dans une grosse serviette contre moi et regardait calmement le paysage qui défilait. Le vétérinaire a pu l'endormir dans mes bras. Il n'a même pas bougé lors de la piqûre, lui qui détestait ça. Je l'ai bercé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Je suis repartie avec mon chat dans sa serviette, toujours contre moi. Pendant que mon père creusait un trou dans le jardin pour l'enterrer, je l'ai gardé sur moi. Difficile de me dire que je ne le reverrais plus. Simon a déposé une fleur sur lui avant que je commence à le recouvrir de terre. Mon père a fabriqué une croix et nous avons chacun dit un petit mot, dans nos têtes.
Quand je suis rentrée chez moi, j'étais seule. Simon était parti chez son père. Pataud cherchait Ubert partout dans la maison. Malgré la fatigue, je n'arrivais pas à m'allonger dans le canapé pour faire une sieste. L'idée de m'installer sous le plaid sans que mon chat n'arrive pour dormir sur moi me faisait fondre en larmes. Tout comme la première fois où je suis montée me coucher sans lui. Lui qui m'attendait dans les escaliers le temps que je fasse un dernier calin à Pataud. A partir de maintenant, je devrais monter seule. J'ai mis plusieurs jours avant d'enlever ses gamelles, plusieurs jours avant de me faire à l'idée qu'il ne serait plus derrière la porte quand je l'ouvrirais. Douze ans de vie commune laissent des traces. Il m'a apporté bien plus que certaines personnes. Jamais il ne m'a déçu. Les animaux nous portent un amour inconditionnel, ils nous aiment malgré nos défauts, ils sont là coûte que coûte. J'espère avoir été à la hauteur de son amour.
Aujourd'hui, cela fait deux semaines et j'ai encore l'impression quelques fois qu'il est encore là, que je vais entendre son miaulement si particulier, qu'il va arriver dans la pièce où je me trouve ou qu'il est encore sur mon lit lorsque je me réveille. Je ne m'habitue pas à son absence.