La douceur de l'imprévu
Vendredi soir, sur la route, en rentrant du travail, j'essayais d'imaginer ce qu'allait être notre weekend. Mon coffre était plein de courses. Je ne manquerai pas de faire un gâteau pendant ces deux jours. Simon allait pouvoir encore s'extasier devant notre frigo plein. Je ne savais même pas quel temps il allait faire. Je ne savais pas non plus comment j'allais pouvoir occuper Simon. A part son cours de catéchisme samedi matin, nous n'avions rien de prévu, un weekend à cocooner. Alors c'est ce que nous avons fait. Des bougies, des livres, des couvertures, des sourires, des jouets étalés dans le salon, des câlins... Nous avons également fait les devoirs et été à la messe du samedi soir. En rentrant, il était déjà tard, la nuit était tombée. Nous avons préparé un petit apéritif et allumé toutes les bougies du salon. Une journée à ne rien faire qui a quand même fait sombrer Simon dans un profond sommeil. J'ai eu beaucoup de mal à le déloger du canapé. J'ai dû le porter jusqu'à son lit. C'est de plus en plus difficile de le porter mais tant que je peux, j'en profite. Un jour, ça ne sera plus possible...
"Mais c'est le matin du bonheur!" m'a dit Simon lorsque j'ai ouvert les volets. Le ciel était bleu, le soleil brillait et en même temps, il faisait froid. Le temps idéal pour aller se promener dans notre campagne. Après le petit-déjeuner, nous nous sommes emmitouflés et nous sommes partis avec Pataud. L'odeur des cheminées fumantes des maisons nous chatouillait le nez. Une fois arrivés en pleine campagne, le froid nous piquait les doigts mais le soleil nous réchauffait le visage. Il faudra penser la prochaine fois à prendre des gants. Nous avons dû raccourcir le trajet habituel, les nuages gris commençaient à s'amonceler et Simon angoissait d'entendre les coups de fusil des chasseurs au loin. Pour une fois, il restait à mes côtés et me racontait ses histoires, ce qui n'était pas pour me déplaire.
Sur le chemin du retour, nous avons entendu les cloches de l'église qui annonçaient midi. Pendant que je préparais le repas, Simon finissait ses devoirs. Nous serions tranquille après. Nous avons préparé un gâteau comme à notre habitude. Un dimanche sans l'odeur sucrée du gâteau qui gonfle dans le four ne serait pas un dimanche complet. C'est comme un rituel chez nous, surtout quand le vent souffle dehors. Nous avons bien fait d'aller nous promener dans la matinée, au moins, nous n'avons pas eu de vent.
Le dimanche soir arrive doucement dans la chaleur de notre maison. Une fois mon message publié ici, je vais fermer mes volets, allumé mes bougies et toutes mes petites lampes, faire couler un bain pour Simon et préparer une soupe de légumes qui camouflera l'odeur du gâteau.