Un grand bol d'air
Il y a eu une journée sur la route à regarder les paysages défiller et l'arrivée dans notre chalet où nous avions la chambre de quatre avec ma soeur et sa fille. Il y a eu une belle journée ensolleillée où nous avons repéré les stations de ski et admiré les descentes vertigineuses des skieurs qui profitaient de ce temps parfait pour cette activité. Il y a eu un lendemain dans le brouillard épais. Tant pis, il fallait profiter de nos vacances malgré tout. Nous sommes donc partis en randonnée. Il y a eu cette montée de deux kilomètres qui nous a mené à un lac gelé dont nous ne voyions même pas l'autre côté du rivage à cause de toute cette brume. Il y a eu de nombreux fous rires et des descentes en luge improvisée avec des sacs. Il y a eu pas mal de glissades sur le sol gelé et l'humidité qui nous glaçait mais les rires en cascade nous ont fait oublier le froid.
Il y a eu aussi une journée bien pluvieuse. Tant pis! Le seul moyen d'oublier ce temps était de s'en accomoder. Nous sommes partis faire le tour d'un autre lac dans une ville voisine. Le chemin était tortueux et par moment glissant. Le paysage était superbe et le chocolat chaud, après cette balade rafraîchissante qui nous avait fait rosir les joues, était le bienvenu.
Le lendemain, le soleil n'était toujours pas décidé à se montrer. Tant pis! Ce sera patinoire pour les enfants. Une virée à cinq avec mon petit homme qui n'était pas vraiment rassuré de monter sur des patins. Heureusement, il n'était pas seul. Il y a eu ce changement de comportement à chaque passage devant ma soeur et moi. Au début, il était bien accompagné, entouré des deux grandes. A la fin, il partait seul malgré quelques chutes. Il s'est même précipité au travers de la patinoire pour aller aider sa cousine qui était tombée. Il est sorti de là, fier de lui et ravi de cette découverte.
Il y a enfin eu une journée où le temps se montrait clément pour aller skier. Sur nous dix, ils étaient six à partir skier dont Simon. Moi, je ne me suis pas sentie de monter. Les descentes me semblait trop pentues, la peur m'a gagné. Il y a eu alors un petit garçon bien courageux qui est parti sans moi, avec les autres, dans les montagnes, sur des pistes vertes mais aussi des bleus. Mais avant de partir, il y eu cette chute du télésiège. Une chute d'au moins deux mètres avec mon cousin qui a ralenti la chute de Simon. Il est tout de suite remonté. Je suis restée là, angoissée, les larmes au yeux, à le regarder sans pouvoir aller le prendre dans mes bras à cause de ces barrières. Peut-être était-ce un mal pour un bien, il aurait ressenti ma peur et ce serait peut-être désisté... Cette journée n'a pas été ma préférée. Je le savais entouré mais l'angoisse ne m'a pas quitté. A son retour, je me suis sentie évidemment mieux mais aussi très fière de lui, du courage qu'il a montré, de son aventure dans les montagnes, sans moi, comme un grand.
Pour la dernière journée, il y a eu enfin de la neige. En une heure de temps, un tapis blanc a tout recouvert. C'était le moment idéal pour aller, tous ensemble, se promener en raquettes. Au début, la route était dégagée mais au fur et à mesure, elle est devenue glissante, le trajet était angoissant pour ma mère qui conduisait mais aussi pour nous qui sentions la voiture glisser. Il y a eu ce virage de trop qui nous a mis dans le fossé. Premier accident de voiture pour Simon. Nous sommes sortis, quelques voitures se sont arrêtées pour nous demander si tout allait bien. Un peu sous le choc mais rien de casser. Mes cousins et tantes ont fait demi tour pour attendre avec nous la dépanneuse. Il y a eu pas mal de voitures coincées à cet endroit et même un accident entre deux d'entre elles. Nous avons pris l'accident dans le bon sens, personne n'était blessé et quoi de mieux que le rire pour déstresser? Une fois la voiture sortie du fossé, il était trop tard pour les raquettes mais pas pour le tour du lac, ni pour une bataille de boules de neige qui n'en finissait pas et des fous rires encore et encore à en oublier ce qui venait de se passer. La voiture n'avait rien non plus. Nous pourrions repartir demain à condition de changer une roue. Tout allait bien, nous avions eu beaucoup de chance. C'est seulement à partir de là que le soleil a commencé à faire de timides apparitions.
Nous sommes rentrés hier, fatigués et malade pour ma part. Nous avons été, tout de suite, récupérer Pataud. Les narcisses, dans le jardin, sont sorties de terre. Il y a déjà eu une première lessive. La valise est rangée. Peut-être un coup d'aspirateur dans la journée et ce sera tout. Les devoirs de Simon sont faits. Nous allons tout simplement rester là, dans notre cocon chaud et douillet qui nous a quand même manqué pendant une semaine.